L’homme a depuis toujours été dépendant de la nature et entre autre de la forêt pour subvenir à ses besoins en bois de feu, en apport énergétique pour l’industrie et en bois d’œuvre pour la construction. Dans notre région au milieu forestier escarpé, et avant l’apparition de moyens mécaniques et la création de chemins forestiers, le transport du bois jusqu’aux chemins carrossables était exécuté à la force de l’homme.
Les bûcherons et ouvriers forestiers débardaient les billons par la technique de lançage (glissage) et et le bois de chauffage au moyen de traîneaux appelés “SCHLITT”. Pour le débardage des grands bois (grumes) on utilisait une schlitte courte à l’avant (le “bouc”) et un simple traîneau à l’arrière (la “chèvre”). Les voies de vidange spécialement construites pour le schlittage étaient faites de quartiers de hêtres fixés par des piquets.
Le schlittage était un travail pénible et harassant; la montée de la “Schlitt” se faisait à dos d’homme, et la descente se révélait pleine de dangers. Nombreux furent les accidents aux conséquences souvent dramatiques et parfois mortelles. Le massif Vosgien ainsi que le village de Breitenbach sont encore empreints des traces de cette activité qui continue de s’exercer occasionnellement pour le débardage des affouages (bois de chauffage). Le sobriquet en alsacien des habitants du village en est d’ailleurs le meilleur témoin: « beilargretscherr », les glisseurs du pelage, du nom de la montagne surplombant le village.